Xavière qui es-tu ?
Je suis … je suis … une femme hyper heureuse, c’est important de dire aussi quand on est heureux, non ?
Parisienne de naissance et de cœur pour toujours (place Voltaire, c’est vraiment chez moi !), lyonnaise d’adoption, mon temps se partage depuis 2 ans entre Lyon et Lisbonne avec ma tribu (mon homme, nos 4 enfants, un chien … et 2 chats !).
Je suis artisane sellière-maroquinière et fondatrice de XA (marque de sacs et accessoires en cuir). En 2020, je me suis associée avec deux artisanes (Pauline / Minimum et Aurélie / Sanaé) et nous avons monté l’atelier-boutique Tactile (Lyon 7) où je travaille désormais.
Quel est ton parcours ?
Après un doctorat en négociation internationale, j’ai exercé différents métiers « intellectuels » : traductrice, formatrice en langues pour adultes, documentaliste … puis, il y a quelques années, un burn-out … avec de grosses interrogations sur le sens de ma vie professionnelle, plus du tout en accord avec qui j’étais … alors, j’ai dit stop ! …
Comme beaucoup, j’ai toujours bricolé, fabriqué, créé, customisé depuis toute petite. C’est essentiel en fait pour moi de sortir quelque chose de mes mains. Alors après quelques mois de tâtonnements, de bilans et d’accompagnement, je me suis naturellement tournée vers un métier artisanal manuel … et comme je suis d’un naturel curieux (et perfectionniste aussi …), j’ai repris le chemin de l’école !
Comment l’art de la maroquinerie est rentrée dans ta vie ?
A vrai dire, un peu par hasard …
Dans ma période « questionnement », je m’étais remise très activement à la couture (déco textile, accessoires pour enfants). Avec des amies, nous organisions tous les mois des événements dans mon atelier : des créatrices exposaient leur travail, on lançait les invitations, on ouvrait grand les portes … Puis, un jour, l’une d’elles arrive avec un énorme sac de chutes de cuirs en me disant « toi qui bricole, cela pourra peut-être t’inspirer » … et là, le coup de foudre ! Immédiatement, j’ai adoré la matière, l’odeur, le toucher, la sensualité des cuirs. J’ai commencé à travailler avec des peaux très souples comme l’agneau avec ma machine à coudre familiale … mais j’ai très vite appréhendé les limites de ma technique … car finalement, si on devait comparer avec un autre métier, le travail du maroquinier est bien plus proche de celui du menuisier que du couturier !
Pendant deux ans, j’ai suivi sur Paris une formation de dingue en sellerie et en gainerie avec un Meilleur Ouvrier de France puis j’ai passé le CAP de maroquinerie. J’ai depuis obtenu le label artisan d’art.
Aujourd’hui, j’ai plusieurs « tabliers » : conception, fabrication, restauration, personnalisation. J’anime aussi des ateliers créatifs DIY autour de la maroquinerie avec Wecandoo, une plateforme d’artisans passionnés.
Qu’est ce que cette collaboration avec Maison Mathûvû t’apporte ?
Un océan d’inventivité, une belle complicité créative … et un joli retour sur mes années d’étudiante où je campais au marché aux puces de la Porte de St Ouen pour dénicher de vieux vêtements à customiser !
Car notre collaboration est toute entière articulée sur l’upcycling (transformer de vieux vêtements en cuir en sacs et accessoires), et ça c’est vraiment une première !
Quand Maison Mathûvû m’a contacté pour envisager une collaboration, j’ai tout de suite senti qu’Anne-Gabrielle et Karine avaient une idée originale à me proposer.
Au-delà de concevoir leur propre ligne de maroquinerie, il y avait une envie très forte de se démarquer, de proposer quelque chose de différent, d’envisager une nouvelle façon de créer et d’emmener leur clientèle vers une consommation plus éco-responsable.
Se plier aux contraintes de nouvelles matières qui imposent d’adapter ma fabrication en fonction de leur état pour proposer des accessoires en toutes petites séries, voire en pièces uniques, c’est un défi ultra motivant et je suis honorée de le relever avec elles !
Où peut-on trouver tes collections ?
Dans notre boutique Tactile, bien sûr, et aussi en ligne sur mon e-shop Xa .
Vous pouvez retrouver également certains modèles en exclusivité dans quelques très jolies boutiques soigneusement sélectionnées : travailler sur des pièces uniques ou de petites séries, en circuit court, en construisant de véritables collaborations avec des partenaires qui partagent mes valeurs est essentiel pour moi !
Tes prochains projets ?
Olala … ils sont nombreux … alors pour garder un peu de mystère, je ne vais en dévoiler que 2 :
le développement d’une gamme de kits créatifs qui devraient voir le jour d’ici à l’automne (des « box » DIY d’accessoires en cuir à faire chez soi) et aussi l’installation de mon second atelier de maroquinerie, à Lisbonne cette fois, en coworking avec d’autres artisans portugais.